Demande des aides agricoles PAC. Plus qu’une usine à gaz, une centrale nucléaire !

Je viens de clore le dossier électronique de demande d’aide financière de la politique agricole commune transposée en droit français.

L’an passé, j’ai perçu un peu plus de 700€, somme suffisante pour s’armer de courage et affronter le portail internet Télépac du gouvernement.

Il me serait impossible de détailler les centaines de cases à cocher nécessaires à la réception de l’attestation de dépôt de dossier et pour cause, je pense ne pas en comprendre plus de la moitié, et encore…

Un outil graphique inabouti, des acronymes et des expressions jargonnantes, une aide en ligne inexistante (sans doute installée quelque part dans un fichier PDF de 120 pages ?), tout est là pour faire monter l’adrénaline et l’angoisse face à un risque de mauvais clic sur la mauvaise page de la part de responsables agricoles qui ont d’autres choses à faire en cette période.

Pour les maraîchers bio en particulier, il est question, si j’ai bien compris, d’exiger un enchaînement de plusieurs cultures  au même endroit, ce qui n’a pas toujours de sens selon le légume retenu (j’en cultive plus de 40).

Les aides bio semblent couvrir des périodes de plusieurs années et, bien que déclarant à présent tout en bio, moins de la moitié des surfaces déclarées apparaissent dans le résumé. J’en ignore la raison.

Plus croustillant, une des aides proposées dite DPB (aide de base du premier pilier !?) n’est accessible qu’à des agriculteurs ayant des certificats « DPB ». Après contact téléphonique avec un agent départemental, il s’agit de certificats d’accès aux aides d’État, sorte de tickets d’entrée, qui, si l’on n’en a point (ce qui est mon cas), peuvent s’acheter sur le bon coin via une sorte de marché parallèle plus ou moins discret et spéculatif (plus de 100€ pièce dirait-on).  Tapez DPB sur le bon coin et imaginez le trafic de ces tickets d’accès aux aides publiques, trafic soutenu donc indirectement par le ministère de l’agriculture !

Pour ma part, l’aide théorique DPB serait de moins de 200€ par an, soit moins que le plancher minimum à partir duquel l’État verse réellement son allocation. Je passe donc mon chemin !

Un jour, on connaîtra peut-être les détails de l’élaboration de telles procédures et les conséquences qui en découlent pour certains heureux bénéficiaires.  Pour l’heure, on ne peut que déplorer la complexité effrayante de ces démarches. Souvenons-nous qu’il y a 3 ans, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, et Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, ont présenté le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP).

Simplification ! No comment…